Chacun pourtant connaît la « Chanson du mal-aimé » de Guillaume Apollinaire :

« Mon beau navire ô ma mémoire – Avons-nous assez navigué – Dans une onde
mauvaise à boire – Avons-nous assez divagué – De la belle aube au triste soir… »

Qu’attendons-nous, Seigneur, pour mettre le cap vers un tien courage, sous le feu de ton amour, plutôt que sous le désastre de nos guerres fratricides ? Qu’attendons-nous du joli minerai presque vivant que nous sommes ? Ce minerai, je crois que nous devons l’extraire… de nos mains et de nos peines.
Cela nous permettrait de cesser de nous identifier à cette petite personne qui se juge si médiocre et si coupable de lâcheté.

A quoi pourrait ressembler un véritable travail spirituel ?
Tout d’abord, sans doute, que notre âme accepte de venir à la flamme de la forge du cœur…
Afin qu’elle devienne pleinement généreuse, apaisée, et par là tout bonnement apaisante.

Cela fait peur, bien sûr !
Quand elle deviendra rouge cerise, totalement consciente de sa confusion, l’âme pourra être martelée par le Seigneur, façonnée de belle manière.
Puis, tous ensemble, nous l’amènerons, chauffée à blanc, à la purification de toutes les scories.

Elle sera alors plongée dans l’huile et non dans l’eau, pour réaliser une trempe douce et enfin non-violente. Ainsi, son tranchant demeurera solide à l’heure de l’épreuve.
Alors, elle blessera uniquement ce qui doit l’être : cet orgueil dérisoire et stupide que, par erreur, nous nommons « l’amour-propre ».

Je crois qu’il doit en être ainsi, si nous souhaitons guérir de la blessure… qui fut d’être promis à la mort et de naître à la douleur.

C’est par ce chemin béni,
Que l’âme vient à verser continuellement des larmes de bonheur,
Quelles que soient les épreuves.

Aimé de Tousse

Écrit le Samedi 25 Mars 2023